Histoire de la Croix de Provence

La plus ancienne croix, en fer, remonterait au XVIe siècle et aurait été érigée par un marin marseillais qui avait fait voeu d’en construire une s’il revenait à bon port. Elle ne résista pas aux conditions climatiques très sévères.

Une deuxième, en bois, fut érigée en 1775 par J. Laurens qui l’avait dédiée au Dauphin de France, Louis.
Elle fut emportée par le mistral.

Une troisième croix, également en bois, fut reconstruite en 1842. Elle fut « consommée » par les nombreux pèlerins qui montaient au Prieuré et qui en arrachaient des petits morceaux comme relique.

La croix que nous connaissons aujourd’hui est due à l’Abbé Meissonnier, curé de Rousset, avec les dons de 104 paroisses de la région. Elle fut inaugurée en grande pompe, devant 3000 fidèles, le 18 Mai 1875 par l’Archevêque d’Aix-en-Provence, Monseigneur Forcade.

Elle est en fer et mesure 8 m de haut, reposant sur un socle en pierre de 10 m de haut.

La Croix, en 1910

La Croix, en 1910

en 1923

en 1923

Sur chaque face du socle est inscrit le texte suivant :

Face Ouest (en Provençal)

O CRUS AVE!
SOURGENT D’IMMORTALO LUMIERO!
EME LOU SANG D’UN DIEU
O TESTAMEN ESCRI!
LA PROUVVENCO ATI PED SE CLINE
LA PROUMIERO:
ASSOUSTO LA PROVVENCO O CROUS DE J.C.

(O croix salut! Surgissant de l’immortelle lumière! O testament écrit avec le sang d’un Dieu! La Provence à tes pieds s’incline le a première : sauve la Provence, ô croix de Jésus-Christ!)

Face Nord (en Français)

CROIX DE PROVENCE
bénite par
Mr Théodore Augustin FORCADE
Archevêque
d’Aix, d’Arles et d’Embrun,
le 18 Mai 1875

Face Est (en Latin)

O CRUX ! DEI VIRTUS ET NOSTRA !
SALVE.
LUX TUA
CORDIBUS JESUM AMANTIBUS DULCIS
HEU ! NON AMANTIBUS MISERICORS
LATE SPLENDEAT

(O croix, vertu de Dieu et la nôtre! Salut Que ta lumière, douce aux coeurs qui aiment Jésus, et miséricordieuse à ceux qui, hélas! ne l’aiment pas, resplendisse largement!)

Face Sud (en grec)

……

( Voici, marins :le Phare,
Commerçants :le Gain,
Travailleurs : la Paix et la Richesse)

La croix en mauvais état, en 2003 :

En 2003, la croix était très malade. La foudre avait endommagé l’édifice à de nombreuses reprises. Une extrémité de la croix s’était effondrée et le socle en pierre était gravement fissuré.

Les raccordements des paratonnerres à la terre ne devait plus être très efficace, étant même coupés et arrachés :

Une zone de protection fut mise en place pour éviter tout risque d’accident :

Une étude de stabilité de l’ouvrage, réalisée par Stéphane Baumège, architecte DPLG, a permis de définir les mesures nécessaires à sa réhabilitation, après auscultation de la partie métallique de la croix présentant un danger. C’est le cas par exemple des figurines en bronze présentant des faiblesses au niveau de leur fixation (colliers, brides, écrous…).

– Deux carottages de 1mètre ont été réalisés par le Bureau d’Etudes LERM :

Effectués sur la partie basse du socle, sur le parement et sur le bandeau en pierre de Bibemus, ils ont permis, après analyse chimique, de connaître l’état des matériaux du socle.

– Une auscultation par radar des parties basses a été effectuée, permettant de renseigner sur la profondeur d’ancrage des parties métalliques apportant des réponses en terme de stabilité de l’ouvrage.

Sur ces bases, le Syndicat du Grand Site Sainte-Victoire a fait chiffrer les travaux de remise en état et en a trouvé le financement. Les interventions visibles ont été menées dans un souci de conserver l’image du site, voire de se rapprocher des dispositions d’origine. Le parement en pierres de Bibémus a ainsi été conservé, et la seule intervention lourde a concerné la suppression du socle taluté de la Croix.

Les travaux de remise en état, en 2004 :

Les travaux de restauration de la croix ont débuté en Mai 2004 :

Des injection de béton ont été effectuées afin de combler les vides qui avaient été décelés. Le pied a été ferraillé avant d’être recouvert de pierres de Bibemus.

Le bandeau Nord a été reconstitué, et les plaques de marbre ont été poncées.

La restauration de la partie métallique fut assurée par la Société PROFIL et ses hommes « araignées » qui tricotaient dans le ciel ! En août, le résultat est là : la croix se dresse à nouveau fièrement dans le ciel.

Tous les amoureux de Sainte-Victoire peuvent à nouveau jouir du paysage exceptionnel qui leur est offert du pied de la croix.

L’histoire est un éternel recommencement … elle était déjà malade en 1982 : ces échafaudages autour de la croix avaient alors été mis en place pour la restaurer, plus de 100 ans après sa construction…

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