Le jardin des moines

De la ” Brèche des Moines “, sur l’esplanade du Prieuré, nous pouvons apercevoir en contrebas le jardin suspendu que l’abbé Aubert a construits.

En 1659, l’abbé Aubert signe un “nouveau bail” avec Gaspard de Garnier de Russan, seigneur de Saint-Antonin, concernant des terrains, décrits avec beaucoup de précision et situés sur la face Sud, sous la Brèche des Moines, appelés aujourd’hui le “jardin des moines”.

Jean Aubert devra clôturer ces terres afin que les bestiaux du Seigneur ne puissent plus y entrer.

En échange, Jean Aubert et ses successeurs “seront obligés annuellement de célébrer une messe audit ermitage dans ladite chapelle à l’intention du Seigneur“.

Pour accéder à ce “jardin”, les moines descendaient, à l’extrémité de l’esplanade, dans la cavité de 15 mètres de profondeur et parvenaient à une faille d’où trois échelles leur permettaient d’atteindre le pied de la falaise.

Le jardin des moines vus de la Brèche des moines

Le jardin des moines vus de la Brèche des moines

Le jardin des moines vu du sud

Le jardin des moines vu du sud

La réalisation de ce jardin a demandé un travail colossal :

d’abord pour construire les murs de clôture au droit des falaises du côté ouest.

Une petite ouverture permet de passer cette enceinte

Une petite ouverture permet de passer cette enceinte

Le deuxième muret vers l'extrémité sud de l'arête est encore plus inaccessible !

Le deuxième muret vers l’extrémité sud de l’arête est encore plus inaccessible !

Ensuite, pour construire la vingtaine de restanques en moellons de calcaire qu’il a fallu apporter sur place et pour amener de la terre arable en provenance du pré des moines sur la face nord de la montagne !

La plus grande fait 4 mètres de hauteur et 30 mètres de largeur.

D’autre restanques ne dépassent pas quelques mètres carrés !

Et voici le plus grand mur :

Il existe même une “grotte à outils”… Les moines pouvaient y laisser sans doute leurs pioches.

En errant dans ce jardin, nous pouvons encore voir des témoins des cultures de l’époque, tels ces figuiers :

Le Bulletin de la Croix, en 1877, nous renseigne sur les cultures qu’on pouvait trouver dans ce jardin. Il fait état du déblaiement de l’aven (qui était déjà obstrué à cette époque) permettant ainsi à quelques touristes de descendre jusqu’au jardin et : “Frère Elzear, l’ermite de Sainte-Victoire, ravi de cette vue, a voulu émonder de ses propres mains trois pieds d’olivier, un figuier, des ceps de vigne qui n’avaient point senti le tranchant du fer depuis le siècle dernier. C’est une véritable découverte. Depuis lors, une branche de vigne a produit du raisin…”

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