Transformation de la chapelle Venture en chapelle Sainte-Victoire

La chapelle Venture datant du XIIe siècle était blottie au fond du vallon, près le la falaise dont la brèche était située 12 mètres au-dessus de celle que l’on connait aujourd’hui. D’après les assises de murs retrouvées lors des fouilles de 2008, elle devait être construite à l’emplacement des vestiges actuels mais, plus grande, elle s’enfonçait sous le monastère et le local Elzear (qui n’existaient pas encore).

Les conditions de vie de l’ermite étaient très précaires comme en témoignent les nombreux actes notariés spécifiant les aides accordées par les confréries de la région et par la communauté de Vauvenargues pour effectuer des réparations aussi bien à la chapelle qu’à la « cellule » de l’ermite.

En 1656, le Conseil de la communauté de Vauvenargues accorde à l’ermite Barthélémy une aide de 120 esmines de chaux pour réparer la chapelle, tandis que le Seigneur de Vauvenargues donnera une subvention de 300 £.

En 1661 et 1662, alors que la chapelle ND de Victoire est déjà construite, l’abbé Aubert obtient de la communauté de Vauvenargues  une subvention de 75 puis de 120 £ pour aménager sa cellule, tant il pleut dedans, « étant contraint de dormir et faire ses petits négoces dans l’église de ladite solitude…« .

Restes de la chapelle Venture (mis au jour lors des fouilles archéologiques) sous la passerelle

Restes de la chapelle Venture (mis au jour lors des fouilles archéologiques) sous la passerelle

En 1663, la construction du monastère a débuté, ce qui impliquait la démolition de la chapelle Venture, car elle empiétait sur la future construction et puis elle n’aurait pas résisté à la chute des blocs de rochers provenant de l’abattage de la falaise réalisé à cette même époque.

C’est ce que confirme Honoré Lambert, dans l’acte de Fondation aux Carmes, en février 1664 : il a   » fait refaire tout de neuf l’ancienne chapelle de Sainte-Victoire qui était tombée d’elle-même et a fait élever le bâtiment à plus de 14 pans de haut (soit 3,5 mètres de haut) ».

Et les 3,5 mètres de hauteur de la voûte correspondent justement à la hauteur permettant de supporter la terrasse qui va couvrir l’aven !

Les vestiges que l’on voit aujourd’hui permettent de comprendre comment a été reconstruite la chapelle Venture qui s’appellera dorénavant chapelle Sainte-Victoire (à ne pas confondre avec la chapelle ND de Victoire !). Elle sera coincée entre le monastère, le local Elzear et le mur à arcade qui supportera la grande voûte de la terrasse.

Les restes de la chapelle Sainte-Victoire (ex Venture) sous le local Elzear

Les restes de la chapelle Sainte-Victoire (ex Venture) sous le local Elzear

Nous pouvons comprendre alors le texte écrit en 1806 par Roux Alphérand :

«Le 30 septembre 1806 j’ai parcouru la montagne de Sainte-Victoire … En avançant au midi, on a construit une terrasse qui termine la cour et au bout de laquelle est un balcon en pierre qui joint les deux rochers taillés à pic à une hauteur effrayante. Sous cette terrasse est une chapelle voûtée qui reçoit le jour par une trappe dans la terrasse. »

Le lavis de Constantin, datant de la même époque, nous montre en effet que ce puits de lumière est bien dans l’axe de la nouvelle chapelle, devant le mur construit pour soutenir la terrasse !

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